« Fait » maison (Raconter la geste #4), 11 mars 2019

Nouvelle séance du séminaire “Raconter la geste technique” !
Lors de cette journée bipolarisée sur les savoirs constructifs et leur mise en récit nous explorerons la question des savoirs informels, des matériaux, des gestes, des bricolages, des « actions de peu », confrontée aux enjeux mondialisés des crises écologiques et socio-politiques. Comment l’ethnologue, l’architecte et le dessinateur peuvent-ils agir de concert et offrir de nouvelles matières à recherche-action.

Programme

– 10h30–10h40
Introduction par Frédéric Joulian (CNE/EHESS)

– 10h40–11h20
Florence Sarano (Architecte, ENSA.M)
Techniques vernaculaires et recyclage : l’exemple de l’école de Makoko, une architecture pour l’avenir d’une communauté face à la montée des eaux
Le projet pour une école de l’architecte Kunley Adeyami, ouvre de nombreuses pistes face aux enjeux de la montée des eaux pour les communautés lacustres, pauvres et rejetées. De plus, le choix des techniques constructives, mais aussi l’association des matériaux et des savoir-faire interroge nos stratégies face à l’exploitation des ressources. Ce projet et son histoire singulière démontre que seule une vision systémiques des jeux soutenables peut permettre d’apporter des solutions pertinentes et performantes. Il soulève aussi la question de la montée des eaux dans des territoires qui n’ont pas de tradition architecturale lacustre.
Florence Sarano est architecte et maitre assistante titulaire à l’école nationale supérieure d’architecture de Marseille où elle est Co-Directrice du Domaine d’études « soutenabilité et hospitalité».

– 11h20–12h10
Maelle Calandra (Post-doct EPHE, CREDO)
Maisons et Cyclones : Réflexions sur les enjeux de la reconstruction dans un contexte de postcatastrophe
À Tongoa, au Vanuatu, à l’issue du cyclone Pam, un événement de catégorie 5/5, de nombreuses ONG se sont succédé pour participer à la reconstruction des villages affectés par la catastrophe. Si
dans un premier temps, l’aide fut appréciée par la population, elle suscita rapidement de vives réactions : les maisons vernaculaires venaient d’être remplacées par des maisons en tôles ondulées et en parpaings de ciment. Cette présentation reviendra sur le caractère paradoxal et inhérent à l’aide humanitaire, mais aussi sur la place de l’ethnographe en situation de post-catastrophe.
Postdoctorante en anthropologie EPHE/PSL sous contrat Labex corail, affiliée au CREDO (UMR 7308) et détachée au CRIOBE (USR 3278) à Mo’orea (Polynésie française). Ses recherches portent sur les sociétés du Pacifique Sud et particulièrement sur le Vanuatu rural. Son travail se situe à la croisée théorique de l’anthropologie de la nature et de l’anthropologie des catastrophes. Elle s’intéresse notamment à la notion de catastrophe et à la façon dont celle-ci est corrélée aux relations que les habitants tissent avec leur environnement.

–  12h10–12h40
Misa Hirano (The Center for African Area Studies, Kyoto University)
L’informel au coeur des sociétés : exemples camerounais
It is estimated that 90% of working Cameroonians are included in the informal sector. We can say the informality exists in the heart of society. From 1997 to 1998, I interviewed 120 informal sector
workers in Yaoundé about their careers and life histories. In 2017, 20 years later, I contacted and interviewed them again. I will be discussing how they have managed to cope with the uncertainties of the past two decades especially focusing on their homes.
Misa Hirano-Nomoto is a cultural anthropologist and an associate professor at the Center for African Area Studies at Kyoto University. She obtained her Ph.D. from the Graduate School for Advanced Studies in Japan. Her research interests include money, « tontines », the informal sector, gift exchange, and mutual aids. She conducted fieldwork in Cameroon and Okinawa, Japan. Her publications include “The ethnography of an African city: Money and homeland of Bamiléké, the commercial people of Cameroon”.

–  12h40–13h00
Discussion animée par Denis Chevallier (MUCEM)

– 14h00–15h00
Jules Stromboni (Illustrateur)
Narration et geste graphiques, des outils au service de la sensation
Mon approche de la bande dessinée se fait par le biais de la sensation. Si je change de technique à chaque histoire que je raconte, ce n’est pas pour montrer mon savoir faire mais parce que j’utilise la technique graphique comme moyen de narration à part entière. Comment raconter au mieux cette histoire ? Utiliser un feutre, de l’argile ou un clou ? Choisir une technique implique une lecture
d’emblée immersive et sensible et ce choix est ma priorité sur les outils narratifs dont je dispose pour construire une bande dessinée (bulles, mise en page, séquentialité, …). En m’appuyant sur quelques ouvrages que j’ai publié et d’autres travaux plus expérimentaux, je propose de vous faire part de ma pratique de dessinateur et plus largement d’interroger les liens qui existent entre observation, geste et création.
Jules Stromboni a suivi deux ans de formation à l’école des Gobelins en animation puis commencé à s’investir dans ce secteur pour des projets de série ou de clips avec Joann Sfar, Babette Cole ou Winschluss, et deux longs métrages : Persépolis de Marjane Satrapi et Avril et le monde truqué de Tardi et Legrand. Parallèlement, il publia des bandes dessinées : avec Olivier Cotte : Le futuriste (2008, Casterman), L’ultime défi de Sherlock Holmes (2011, Casterman/Rivages noir), L’épouvantail (2012, Casterman/Rivages noir), une participation à la série Les Autres gens avec Thomas Cadène, Isadora Duncan avec Josepha Mougenot (2013, naïve), Un Fanzine Carré (collectif Hécatombe). En 2017, il publie son premier roman graphique Mazzeru (Casterman) qui le fait reconnaître comme auteur et il démarre une tournée de concerts dessinés avec le groupe Tangomotàn. Il travaille en ce moment sur un imposant projet de bande dessinée : Shakespeare World (parution septembre 2019).

–  15h00–16h00
Claire Fau (paysagiste, dessinatrice)
Dessin et photographie, deux langages pour raconter le paysage
Claire Fau est paysagiste et co-rédactrice en chef de la revue Paysageur (revue qui raconte le paysage via la photographie, dessin, littérature, anthropologie, etc). La projection de ses projets de jardins prend d’abord forme avec le dessin. C’est son premier outil de communication pour échanger avec ses interlocuteurs. Elle fait également appel au dessin dans la revue, par le biais d’artistes et illustrateurs, pour raconter le paysage, raconter les mythes, apporter une autre proposition que celles des mots seuls.

– 16h00–16h30
Discussion générale animée par Aude Fanlo (MUCEM)

Illustration : © Claire Fau

Projection de London Calling, 2 et 16 mars 2019 à Marseille

London Calling, court-métrage de Raphaël Botiveau et Hélène Baillot (15 mn, 2017) sera diffusé le 2 mars au cinéma Le Gyptis dans le cadre de l’exposition Regards migrants et le 16 mars au Vidéodrome 2 dans le cadre du Festival RISC.

Un groupe d’acteurs amateurs, anciens « migrants » de la « Jungle de Calais » incarne Jean-Paul Belmondo et ses acolytes dans Week-end à Zuydcoote. Réalisé par Henri Verneuil en 1964, ce film décrit l’errance d’un groupe de soldats français cherchant à s’embarquer pour l’Angleterre en pleine débâcle de 1940.

Hélène Baillot enseigne à SciencesPo à Aix-en-Provence.
Raphaël Botiveau est chercheur au Centre Norbert Elias (post doctorat CNRS/Mucem). Son projet de recherche est intitulé : “Le passage des Alpes. Figures du franchissement d’hier et d’aujourd’hui : un projet d’enquête-collecte sur la frontière.”
Plus d’informations

Figuraction : une équipe pluridisciplinaire “art science” en résidence à la Fondation Camargo

Le projet “Figuraction” est né d’une rencontre à la croisée de l’art, des sciences sociales et de l’aménagement entre Mathilde Christmann, paysagiste, Élise Olmedo (Centre Norbert Elias), géographe, Amandine Maria, performeuse et Mathias Poisson, plasticien coloriste. Naviguant dans les univers de la cartographie sensible et de la partition de danse, le groupe explore les outils de la pratique et la figuration des espaces. Avec la marche comme condition d’expérience partagée, et des cartes-partitions comme dispositif de recherche, il s’agit d’expérimenter le processus qui conduit à transformer un événement du sensible en trace écrite. Résidence à la Fondation Camargo du 7 janvier au 4 février 2019, en partenariat avec le LabexMed.

Plus d’informations

Illustration : Une Promenade Blanche à Istanbul, 5 avril 2013 © Mathias Poisson

Projection de “Là où la terre”, 5 février 2019, IMéRA, Marseille

Projection du film Là où la terre (2018, 30 minutes) de Jeff Silva et Ramona Badescu, mardi 5 février 2019, 18h00 à l’IMéRA, Marseille. En présence du réalisateur du film Jeff Silva, résident IMéRA, Harvard Film Study Center Fellow & Sensory Ethnography Lab Affiliate. Entrée libre.

Mêlant récits fragmentés d’habitants et vues d’un paysage en perpétuelle transformation nous voyageons intimement sur les traces d’une Alice contemporaine dans ce qui fût autrefois une forêt feuillue, peuplée d’oiseaux et de sources d’eau et qui est aujourd’hui le Grand Saint Barthélémy, partie des quartiers nord de Marseille.

A la croisée d’enjeux sociétaux, historiques, architecturaux et humains, la nature semble ici prise en étau, respirant seulement au creux de la mémoire de ceux qui l’ont parcourue, non sans risques, enfants. C’est cette mémoire chorale qui nous permet d’en déchiffrer ici et là les traces visibles. Ce monde végétal et animal malmené nous éclaire à sa manière sur la violente transformation de ce lieu et notre rapport au vulnérable. Une transformation toujours à l’œuvre, où les logiques se répètent. Et se répercutent sur ceux qui y vivent. Dans un dispositif séparant définitivement l’image du texte, il s’agit d’éprouver au plus près la tension entre la présence et l’absence,  déclinée en motifs; végétaux, animaux, humains.

Voir un extrait

Frédérique Aït-Touati invitée au Centre Norbert Elias

Frédérique Aït-Touati intervient dans le séminaire du Centre Norbert Elias “Les enjeux épistémologiques des écritures en sciences sociales” vendredi 1er février 2019. Elle évoquera son travail de mise en récit du spectacle de théâtre “Gaïa Global Circus” réalisé en collaboration avec Bruno Latour.

“À l’origine du projet “Gaïa Global Circus”, un paradoxe : l’écologie s’affiche partout, s’invite dans tous les débats, la menace est grave, mais comment se fait-il que nous soyons si peu mobilisés ? Les idées et les faits ne suffisent peut-être pas à nous faire ressentir profondément ce bouleversement. Nous sommes aussi mal préparés à cette nouvelle situation qu’un homme du Moyen Âge à la découverte de l’Amérique ! Une équipe de metteurs en scène, scénographes, écrivains, scientifiques, réunit autour de Bruno Latour, fait le pari que le théâtre, s’il s’en donne les moyens, peut nous faire vivre ces questions émotionnellement. Il ne s’agit pas ici de théâtre scientifique ou didactique mais d’une expérience collective, d’un cirque global où artistes, spectateurs et scientifiques vont partager la même inquiétude et le même émerveillement.”

Frédérique Aït-Touati intervient également le 31 janvier à 18h00 à la Bibliothèque de l’Alcazar, pour une conférence grand public d’Opera Mundi intitulée : Parcourir une terre qui tremble. Pas de réservation : venez en avance !

Historienne des idées et des sciences, Frédérique Aït-Touati est chercheure au CNRS et metteure en scène. Elle explore les liens entre sciences, littérature et politique et s’intéresse en particulier aux fictions de la science. Elle enseigne à l’EHESS et dirige le SPEAP (programme expérimental en arts politiques) à Sciences Po Paris.

Bibliographie
Terra Forma, manuel de cartographies potentielles, avec A. Arènes et A. Grégoire, B42, à paraître, 2019.
Le Monde en images. Voir, représenter, savoir, avec S. Gaukroger, Garnier, 2015.
Contes de la Lune. Essai sur la fiction et la science modernes, Gallimard, 2011.

Vendredi 31 janvier de 10h00-12h00, salle A, 2e étage
Centre Norbert Elias/EHESS – La Vieille Charité, Marseille

Illustration : Gaia Global Circus – Hexagone Scène Nationale Arts Sciences, Meylan – © Cie AccenT

Actualités et inactualités de la culture matérielle (Raconter la geste #3), 21 janvier 2019

A l’occasion de la parution de trois ouvrages importants, nous reviendrons sur l’histoire continue et cumulative,… ou agitée et refoulée, des recherches et savoirs en culture matérielle.
Une histoire des civilisations, (Demoule, Garcia & Schnapp, La Découverte, 2018),
Gestes techniques. Techniques du geste, (Bouillon et al, PUS, 2017),
Matérialiser les désirs. Techniques votives” (Techniques&Culture n° 71, Dittmar et al. 2018).

3e séance du séminaire  « Une autre façon de raconter… la geste technique »
11h00-17h30, La Vieille Charité, Marseille
Coordination scientifique : Frédéric Joulian (EHESS), Florence Sarano (ENSAM), Marie-Charlotte Calafat (MUCEM), Denis Chevallier (MUCEM), Aude Fanlo (MUCEM)

Au programme

Jean-Paul Demoule et Alain Schnapp (Paris I)
Du séminaire « culture matérielle » à la Sorbonne, dans les années 1980 à « l’histoire des

civilisations »

Gersende Piernas (Archives Nationales du Monde du Travail)
L’archiviste face au geste technique : entre héritage et nouveauté ?

Pierre-Olivier Dittmar (EHESS)
“Comment matérialiser un désir ?” A propos du dernier numéro de Techniques&Culture

Entrée libre sur inscription préalable à i2mp@mucem.org
Illustration  : apprentis mineurs devant une maquette dans une salle de classe du Centre d’apprentissage d’Auby (Nord), tirage noir et blanc, 18 x 24 cm, octobre 1945.
ANMT, CdF, 2007 008 14596 n°112.

Gestes, paroles et dessins (Raconter la geste #2), 20 décembre 2018

Si la question du corps ou celle de la culture ne cessent d’occuper le devant de la scène médiatique ou scientifique, celle des savoir-faire ou des gestes, ou plus précisément des « techniques du corps », lancée il y a 80 ans par Marcel Mauss et ses successeurs, n’ont su réellement s’imposer face au poids des objets et de leurs représentations. Elles nous semblent toutefois cruciales pour rouvrir le dialogue entre recherche, conservation, exposition et public et donner un sens plus juste et accompli à la « culture » matérielle.

2e séance du séminaire  “Une autre façon de raconter… la geste technique”
11h00-17h30, MUCEM, salle Meltem, Marseille
Coordination scientifique : Frédéric Joulian (EHESS), Florence Sarano (ENSAM), Marie-Charlotte Calafat (MUCEM), Denis Chevallier (MUCEM), Aude Fanlo (MUCEM)

Au programme

Marie-Charlotte Calafat (MUCEM)
Autour de l’exposition du Mucem « Georges Henri Rivière. Voir, c’est comprendre »

Eric Triquet (Centre Norbert Elias/Université d’Avignon)
Écritures de médiation dans l’exposition : paroles de visiteurs et éclairages théoriques
Dans le cadre du séminaire de muséologie du Master « Médiations, musées, patrimoines » de l’université d’Avignon, il est proposé aux étudiants de s’emparer de l’exposition du Mucem « Georges Henri Rivière. Voir, c’est comprendre » pour mener un travail d’expertise sur la médiation mise en œuvre. Celle-ci porte sur la signalétique, le parcours thématique et les vitrines. Elle intègre une étude de réception (qualitative) menée à la sortie de l’exposition auprès des premiers visiteurs. Cette présentation propose un retour d’expérience à chaud sur ce travail mené en collaboration étroite avec les concepteurs. Elle ouvrira sur des perspectives plus théoriques concernant les écritures de l’exposition et la  notion de « langue de l’exposition ».

Frédéric Joulian (Centre Norbert Elias/EHESS)
Le projet « Anthropographique » : exposé des enjeux scientifiques et éditoriaux

Michèle Ballinger (CNRS Nanterre)
Comprendre l’objet, restituer le geste, en dessin ?
Lorsqu’il est empreint de fidélité, de preuve et de codification, le dessin scientifique n’en finit pas de combattre l’utopie de la conformité d’un objet et de sa représentation. Les codifications permettent de montrer par le dessin à l’ensemble d’une communauté initiée, celle des chercheurs, les gestes qui ont contribués à la fabrique d’un objet. Et, remontant du geste à l’ensemble du corps, serait-il possible de traquer l’individu particulier ? Et, dézoomant encore, serait-il possible d’approcher un groupe ? Comment concilier alors science, vulgarisation et expression artistique pour une communication des résultats de la recherche ?

Entrée libre sur inscription préalable à i2mp@mucem.org

 

 

Masterclass avec Mehdi Sahebi, 7 décembre 2018

Projection du film documentaire MIRR de Mehdi Sahebi (Suisse/Cambodge, 2016, 1h31, VOSTfr) suivie d’une masterclass avec le réalisateur, animée par Pascal Cesaro (maître de conférences) et les étudiants du master Écritures documentaires (Aix-Marseille Université), dans le cadre du festival Jean Rouch  hors les murs 2018 et du séminaire du Centre Norbert Elias  “Observer, décrire, interpréter. Photographie, cinéma et sciences sociales“.

A propos du réalisateur
Mehdi Sahebi a étudié l’ethnologie, l’histoire, et le droit international à l’université de Zurich, où il a soutenu un doctorat en anthropologie visuelle en 2006. Son documentaire Zeit Des Abschieds (2006), projeté dans de nombreux festivals dans le monde, a remporté des prix à la Semaine de la critique du Festival du film de Locarno et au Festival international Entrevues de Belfort. Son dernier film MIRR (2016) a été primé à la Semaine du film de Duisbourg (Allemagne).

A propos du film
Au Cambodge, Binchey, agriculteur traditionnel de la province du Mondolkiri, a été expulsé de ses terres comme des milliers d’autres petits paysans. Il se sent impuissant face aux grandes plantations d’hévéas étrangères qui accaparent une part toujours plus importante de la surface du pays. Le réalisateur Mehdi Sahebi met en scène, avec Binchey et d’autres cultivateurs, l’histoire de cette dépossession et ses conséquences dramatiques.

Plus d’infos : http://www.mirr.ch

Entrée libre
Mucem, Auditorium, Marseille
Vendredi 7 décembre 2018 à 14h30

 

Festival Jean Rouch hors les murs 2018 : carte blanche à la Fabrique des écritures, 6 décembre 2018

Une soirée hors le murs du Festival Jean Rouch 2018, avec la présentation de deux documentaires réalisés dans le cadre de la Fabrique des écritures. Les projections seront suivies de temps d’échanges en présence des réalisateurs, de Boris Pétric, anthropologue et cinéaste, directeur du Centre Norbert Elias, et de Jeff Silva, artiste visuel, cinéaste, enseignant, chercheur invité LabexMed.

Djebel
De Giorgio Cassone et Christian Di Giandomenico (France, 2018, 33 min)
Au cœur de Marseille, dans le quartier de la porte d’Aix, accès historique à la ville, le projet de construction d’un parc modifie l’espace et la vie des habitants du quartier. Dans cet espace en grande mutation, les regards croisés d’un agent de sécurité, d’un habitant du quartier et d’un journaliste racontent les enjeux économiques, politiques et migratoires du projet Euromed.

Pas sage
De Laura Taubman  (France, 2018, 1h16)
La chronique d’une année au Lycée autogéré de Paris. Entre révolte adolescente, stress du bac, apprentissage des libertés et tentatives pédagogiques, c’est un lieu unique en son genre qui relève le défi d’un fonctionnement collectif pris en charge par les professeurs et les élèves.
Jeudi 6 décembre 2018, 20h00-23h00
Mucem, Auditorium Germaine Tillion, Marseille
Entrée libre.
Plus d’infos  : http://www.comitedufilmethnographique.com/seance/voir-autrement-le-monde-carte-blanche-a-la-fabrique-des-ecritures-6-decembre-2018/

 

Reprise du séminaire sur l’épistémologie des écritures avec Georges Marcus, 29 novembre 2018

Pour la séance de rentrée du séminaire du Centre Norbert Elias “Les enjeux épistémologiques de l’écriture en sciences sociales”, nous avons le plaisir de recevoir George Marcus, professeur émérite à l’Université de Californie à Irvine, qui interviendra au sujet des écrits ethnographiques à l’heure du numérique :  “The Sustained Effects of the “Writing Culture” Moment on Ethnography Produced In the Digital Age”.

George Marcus est une des figures majeures de la critique anthropologique des années 1980 avec la publication de Writing Culture. The Poetics and Politics of Ethnography et The Anthropology as Cultural Critique*. Il a grandement participé au renouvellement de la démarche ethnographique et poursuit sa réflexion sur la dimension collaborative de l’anthropologie au sein du Center for Ethnography qu’il a fondé à l’Université de Californie à Irvine.

George Marcus est par ailleurs invité par Mondes Américains (UMR 8168), où il donnera, en décembre 2018, quatre conférences dans le cadre du programme “Professeur invité” de l’EHESS.

Jeudi 29 novembre de 14h00 à 16h00, salle A, 2e étage
Centre Norbert Elias/EHESS – La Vieille Charité, Marseille
* Ces deux ouvrages sont disponibles au Centre de documentation en sciences sociales (La Vieille Charité, 1er étage).
Références bibliographiques :
• Writing culture : the poetics and politics of ethnography : a school of American research advanced seminar. Clifford, James; Marcus, George E., University of California Press, 1986. 305 p.
Cote : 306 WRI
• Anthropology as cultural critique : an experimental moment in the human sciences. Marcus, George E., Fischer; Michael M. J., The University of Chicago Press, 1986. 205 p.
Cote : 306 MAR