Projet PrésHuMer. A l’écoute de l’anthropique sous marin

PrésHuMer est un projet expérimental et interdisciplinaire qui rassemble océanographes et anthropologues autour de la question de la perception et de la représentation de la présence humaine dans le monde sous-marin du littoral marseillais. A la croisée des sciences sociales et des sciences environnementales, et par le biais d’écritures expérimentales audiovisuelles, ce projet vise à agir sur la représentation sociétale de la présence anthropique sur le milieu maritime. 

Un projet interdisciplinaire

Lauréat du programme 80/PRIME du CNRS, le projet associe le Centre Norbert Elias (CNE), l’Institut méditerranée d’Océanologie (MIO) et l’Observatoire des sciences de l’univers Institut Pythéas. L’interdisciplinarité repose sur la collaboration entre une équipe d’océanographes ayant une très bonne connaissance de l’impact anthropique sur le milieu marin dans la zone de Marseille et une équipe d’anthropologues ayant acquis une expérience singulière sur la manière de représenter les interactions entre humains et non humains en s’appuyant sur des outils audio-visuels.

Une question initiale

PrésHuMer partira d’une question commune : Que peut-on percevoir de la présence humaine sous la mer? Derrière cette question, trois grands axes de réflexion constituent les bases du projet. 

  • Comment mesurer l’impact de l’activité humaine sur les écosystèmes sous-marins ? 
  • Comment mesurer et/ou imaginer la perception des activités humaines par les habitants des écosystèmes sous-marins?
  • Comment rendre visible aux publics ces deux premiers axes de réflexion en s’appuyant sur des dispositifs sensoriels, ou plus prosaïquement : comment mettre l’humain dans la peau d’un habitant sous marin ?

Chacun de ces axes fera l’objet de développements à part entière et de regards croisés permettant par exemple de mettre en regard une mesure scientifique et un “ressenti”.

Restituer les paysages sonores et visuels des fonds marins

Le projet exploratoire reposera avant tout sur des captations vidéos et sonores  permettant de filmer et capter des sons du “bas vers le haut” et mettant en évidence l’impact des activités humaines en surface ou sous l’eau et restituer les perturbations générées. Le milieu sous-marin sera considéré comme un paysage social où interagissent humaines et communautés marines et ce dans un contexte où le milieu sous-marin reste largement représenté comme un monde exotique, étranger à l’humain.

Il s’agira de mettre en place des dispositifs sensoriels permettant de plonger les publics dans ces univers sous-marins dans la volonté de rendre visible l’invisible ou audible l’inaudible au travers de nouvelles formes d’écritures sensorielles des fonds marins où se déploient une présence humaine.

A l’écoute du littoral marseillais

La métropole maritime de Marseille et son pourtour littoral sont un excellent terrain pour aborder et illustrer ces questions relatives à l’impact des activités humaines sur le milieu marin. La ville est adossée un grand port, fortement urbanisée, dotée d’une activité industrielle, économique et touristique importante ; les nuisances sur la mer et les interactions y sont multiples. Deux sites seront plus particulièrement explorés : le parc national des calanques et l’étang de Berre.

Crédit photo. La protection d’un parc national permet d’approcher les habitants du monde sous-marin (@ Delphine Thibault)

On en parle. A lire dans la Lettre de l’INSHS mai 2022 :
https://www.inshs.cnrs.fr/en/node/3752