Une autre façon de raconter III, mars-avril 2017

Un séminaire de l’EHESS coordonné par Frédéric Joulian et Pierre-Olivier Dittmar, en partenariat avec le Mucem.

Le chercheur capture des fragments de réel qu’il cadre, trie, organise en fonction d’idées et d’hypothèses. C’est cette aventure que raconte un récit scientifique. Comment trouver des formes d’écritures, des façons de raconter susceptibles de renouveler les formes de ce récit pour les partager avec le grand public ? C’est parier que les scientifiques ne doivent pas seulement être des producteurs et pourvoyeurs de connaissances mais qu’ils doivent également maîtriser les nouvelles formes d’expressions dans lesquelles nous vivons. C’est explorer différentes écritures, qu’elles soient muséales, fictionnelles, littéraires, cinématographiques, dessinées, théâtrales ou numériques qui échappent pour une grande part aux sciences humaines.


Jeudi 23 mars 2017

9h30 — 18h00
Objets de recherches, objets d’écritures
Les chercheurs en sciences humaines écrivent le plus souvent les résultats de leurs enquêtes de terrains (qu’elles soient historiennes, ethnologiques, sociologiques ou autres) avec des mots et des figurations, celles de leurs interlocuteurs ou les leurs, qu’ils mettent en scène dans des dispositifs des plus variés – parfois mêmes fictionnels – pour donner à voir, à éprouver ou à comprendre leurs découvertes.

Vendredi 24 mars 2017

9h30 — 18h00
Nouveaux supports, nouveaux dispositifs : du neuf avec de l’ancien ?

Lors de cette journée, des professionnels de l’expression dessinée (archéologues, architectes, dessinateurs de bande-dessinée, illustrateurs) dialogueront avec des spécialistes de l’édition et tenteront d’imaginer les possibilités conjointes et cumulées des formes et narrations graphiques électroniques et imprimées pour raconter autrement les résultats quantitatifs et qualitatifs des sciences humaines.


Jeudi 20 avril 2017

9h30 — 18h00
Décrire ou écrire avec le dessin
Comment décrire de façon plus juste et plus dense les communautés humaines, les formes sociales ? L’intelligence graphique, ou plus précisément, l’intelligence des graphistes et des raconteurs d’histoires, se frottera aux terrains de l’ethnologue, du spécialiste du paysage ou de l’architecture avec pour ambition de faire converger des formes de connaissances (analytique, expérimentale ou artistique) qui la plupart du temps se repoussent et s’excluent.

Vendredi 21 avril 2017

9h30 — 18h00
Dessine-moi une science : la recherche, la fiction et ses publics
Pourquoi croyons-nous aux histoires ? Pourquoi les sciences humaines devraient-elles se départir d’histoires ? Lors de cette quatrième journée nous explorerons les rapports entre le texte et l’image dans les livres mais aussi sur les cimaises des musées ou dans les jeux animés ou les projets finalisés et questionnerons les différents lectorats et réceptions publiques de ces productions composites (textes, images, sons, vidéos).

Télécharger le programme complet (pdf)

Salles de réunion et de conférences de l’I2MP
Entrée libre sur inscription à i2mp@mucem.org

Illustration : Visite de l’exposition Vies d’ordures au MuCEM – © Frédéric Joulian

Présentation : le jeu vidéo “A Crossing Industry”, 12 janvier 2017

Cette présentation restitue le processus de conception et de développement d’un jeu vidéo documentaire et artistique. Intitulé A Crossing Industry, ce jeu porte sur le fonctionnement du régime de séparation israélien en Cisjordanie dans les années suivant la fin de la seconde Intifada (2007-2010). Son élaboration, toujours en cours, est effectuée par une équipe transdisciplinaire composée d’un anthropologue (Cédric Parizot), d’un artiste (Douglas Edric Stanley), d’un philosophe (Jean Cristofol) et de dix étudiants de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence. Il s’agit dans cette contribution d’envisager comment la technologie vidéo ludique a permis d’articuler une démarche documentaire dont l’objectif est de modéliser une analyse ethnographique, avec une démarche artistique animée par ses propres enjeux esthétiques et poétiques.

Intervenants
Cédric Parizot, chargé de recherche, anthropologue du politique, Iremam (Marseille).
Sébastien Genvo, professeur,  média numérique, ludologie, Université de Lorraine, Centre de recherche sur les médiations (Metz-Nancy).

Informations pratiques
12 janvier 2017, 16h00-20h00
Cinéma Le Miroir, Vieille Charité, Marseille

Présentation : La sociologue et l’ourson, 8 décembre 2016

Rencontre avec le co-réalisateur Mathias Théry et la sociologue Irène Théry (EHESS/CNE) à propos du film La sociologue et l’ourson, le 8 décembre 2016 de 16h00 à 20h00 au cinéma Le Miroir, La Vieille Charité,  Marseille.

La sociologue et l’ourson

(Étienne Chaillou/Mathias Théry, France – 2016 – 78 minutes)

De septembre 2012 à mai 2013, la France s’enflamme sur le projet de loi du Mariage pour tous. Pendant ces neuf mois de gestation législative, Ia sociologue Irène Théry raconte à son fils les enjeux du débat. De ces récits nait un cinéma d’ours en peluches, de jouets, de bouts de cartons. Portrait intime et feuilleton national, ce film nous fait redécouvrir ce que nous pensions tous connaître parfaitement : la famille.

Rencontre-débat : Le film documentaire et l’enquête, 2 décembre 2016

Le film documentaire et l’enquête : dialogue entre cinéastes et chercheurs en sciences sociales

L’enquête occupe une place déterminante aussi bien dans la fabrication d’un film documentaire que d’un livre. Cinéastes et chercheurs participants discuteront des différentes étapes de l’enquête et de l’écriture d’un film. Partant de l’enquête, l’écriture s’élabore lentement ; elle n’est pas seulement la phase initiale de la fabrication d’un film. Elle se développe en plusieurs étapes (repérage, tournage et montage) qui permettent la construction progressive d’une écriture finale. Le tournage n’est pas davantage la restitution d’une enquête réalisée au préalable, mais fait partie intégrante du processus. Le montage apparaît enfin comme un moment décisif où s’élabore la dernière phase de l’écriture d’un film documentaire. Une des questions majeures qui sera débattue concerne notamment les choix narratifs. Ces questions concernent aussi bien le documentariste que le chercheur en sciences sociales, impliqués l’un et l’autre dans des stratégies d’enquête pour proposer leur analyse de la vie sociale.

Intervenants
Maher Abi Samra, photographe reporter, réalisateur de films documentaires
Mahmood Soliman, écrivain et réalisateur de films documentaires
Karim Sayad, réalisateur de films documentaires
Sabrina Mervin, anthropologue, islamologue spécialiste du chiisme, cinéaste, chargée de recherche CNRS, membre des Laboratoires : Centre d’études en sciences sociales du religieux (CESOR), Paris, et du Centre Jacques Berque, Institut français de recherche à Rabat (Maroc)
Boris Pétric, anthropologue et réalisateur, directeur de recherche CNRS, directeur du Centre Norbert Elias

Informations pratiques
2 décembre 2016, 14h30-16h00, Agora, Mucem, Marseille

Illustration : l’affiche de We have never been kids de Marmood Soliman (2015)

Masterclass avec Nicolàs Rincón Gille, 9 décembre 2016

Une masterclass en présence du cinéaste colombien Nicolàs Rincón Gille  et animée par Javier Packer-Comyn, dans le cadre du Festival du film ethnographique Jean Rouch « Hors les murs ».

Né à Bogota en 1973, Nicolàs Rincón Gille a accompagné, enfant, son père, professeur d’anthropologie, qui rendait visite aux paysans de la campagne colombienne avec ses étudiants. Après des études de cinéma en Belgique, il réalise trois films sur un sujet qui le fascine depuis son enfance, la richesse de la tradition orale colombienne et sa confrontation à la violence. Avec Noche herida (2015), il achève la trilogie Campo hablado, commencée en 2007 avec En lo escondido et poursuivie avec Los Abrazos del rio en 2011.

Intervenants
Nicolàs Rincón Gille, réalisateur de films documentaires
Javier Packer-Comyn, directeur artistique du festival Cinéma du Réel
Comité du film ethnographique / Festival Jean Rouch

Partenaires
Comité du film ethnographique / Festival Jean Rouch
La Fabrique des écritures / Centre Norbert Elias
EHESS Campus Marseille
Master Pro “Métiers du film documentaire” (Aix-Marseille Université)

Informations pratiques
9 décembre 2016, 10h30-17h30, Mucem, Marseille
Entrée gratuite

Illustration : Noche Herida, Nicolàs Rincón Gille, 2015.

Observer, décrire, interpréter. Les usages de la photographie en sciences sociales (2016-2017)

Un séminaire de l’EHESS Marseille, coordonné par Marco Barbon, Boris Pétric et Franco Zecchin.

Ce séminaire, et son pendant pratique l’atelier “Photographie”, lient l’expérience de la photographie à l’analyse théorique afin de permettre une réflexion sur les usages de la photographie en sciences sociales. Il s’agit d’approfondir la place de la photographie dans les enquêtes de terrain et dans l’élaboration des textes anthropologiques et sociologiques, en tant que forme de narration. La photographie est souvent considérée comme une illustration des recherches scientifiques, sans prendre en considération sa dimension d’outil de recherche. Cependant, par l’intermédiaire de sa fonction indiciaire, la photographie devient une technique de la « description dense », elle permet d’enrichir la narration ethnographique. Pour ce faire, il faut transformer le regard de l’ethnographe en capacité de vision, former l’œil à saisir les liens entre les choses, à les mettre en relation, selon l’ordre de sens de la réalité observée. La photographie occupe une place privilégiée dans l’alphabétisation visuelle et elle constitue un outil irremplaçable de déconstruction du regard et d’identification des codes qui opèrent dans les diverses situations sociales. À travers l’analyse de travaux des photographes, le séminaire se propose d’aborder plus particulièrement le rapport au territoire et à l’exploitation de ressources : des conditions de vie et de travail autour de l’étang de Berre aux conflits sociaux et aux impacts de la pollution sur la santé publique, des modalité d’occupation et d’utilisation du territoire par des populations nomades aux détails urbains d’Asmara comme moyen d’analyse des stratification historiques de la ville et de ses habitants. Au fil des séances, différentes formes d’enquête et de narration seront analysées.

Programme

2 décembre 2016
Franco Zecchin – Séance introductive : l’utilisation de la photographie en sciences sociales

6 janvier 2017
Marco Barbon – La photographie entre outil documentaire et support de fiction : petit voyage à travers l’histoire du médium
Avec une présentation et analyse d’Asmara Dream (2006-2008), Les Pas perdus (2011) et El Bahr (2011-2014).

3 février 2017
Jacques Windenberger – Une étude du front industriel
Avec une présentation d’extraits du film documentaire Tumeurs et silences sur la pollution dans le territoire de l’étang de Berre.

10 mars 2017
Frank Pourcel – La photographie au service de la narration anthropologique
Une enquête sur les expériences de vie en milieu « néorural » dans le pays de Forcalquier.

7 avril 2017
Yves Jeanmougin – Photographie et mémoire historique
Mémoire du camp des Milles 1939-1942 : un lieu d’internement, de transit et de déportation.

5 mai 2017
Franco Zecchin – Le nomadisme et le rapport aux ressources naturelles
Une approche anthropologique dans l’enquête photographique

2 juin 2017
Philippe Chancel – Datazone : territoires surexposés ou inconnus
L’évolution du statut des images dans le monde contemporain.

Masterclass avec Maher Abi Samra, 1er décembre 2016

A l’occasion des 4e Rencontres internationales des cinémas arabes, une masterclass avec le photographe et cinéaste libanais Maher Abi Samra qui porte sur la position du réalisateur par rapport à son sujet d’investigation. En particulier, la question de la relation de l’auteur à son sujet apparaît comme une dimension majeure : engagement politique, un regard sur une partie de la société libanaise des années 1980 engagée dans l’aventure du communisme.

Partenaires

AFLAM, association de Marseillais.e.s pour promouvoir l’expression des cultures arabes à travers le cinéma (Marseille)
LabexMed, MMSH (Marseille)

Informations pratiques
1er décembre 2016, 10h00-17h00, Cinéma Le Miroir, La Vieille Charité, Marseille

Masterclass avec Eliane de Latour, 21 novembre 2016

Dans le cadre de la 10e édition du Festival RISC, une masterclass avec Eliane de Latour intitulée « Langue des mots et langue du corps », avec des extraits de films ethnographiques de Rouch, Le Moal, Meillassoux. « Le silence est la plus belle conquête du parlant » dit Henri Jeanson en parlant de l’histoire du 7ème art. Le cinéma a cette labilité qui permet de donner sens à ce qui parle ou ce qui ne parle pas. Comment s’opère la mise en scène de la parole ou du silence ? La langue des mots et langue du corps ? Comment révèle-t-on les personnages de l’intérieur ?

Éliane de Latour, anthropologue, photographe et cinéaste, a travaillé en France, en Afrique et en Inde. Par le cinéma, la photo, l’écrit scientifique ou littéraire, elle porte un regard de l’intérieur sur les mondes fermés de ceux que l’on repousse derrière une frontière physique ou sociale.

Intervenants
Éliane de Latour, anthropologue, directrice de recherche au CNRS
Boris Pétric, anthropologue, directeur de recherche au CNRS, directeur du Centre Norbert Elias

Partenaires
Master Pro “Métiers du film documentaire” (Aix Marseille Université)

Informations pratiques
21 novembre 2016, 14h00-17h00, Bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône, Marseille

Illustration : extrait de l’exposition Go de nuit, Eliane de Latour, 2011

 

Table-ronde : écritures innovantes en anthropologie, 25 mars 2016

Dans le cadre de la Biennale des écritures du réel #3, une table ronde “écritures innovantes en anthropologie” est proposée par le Centre Norbert Elias. Cette rencontre a été pensée en dialogue avec la programmation cinéma « Notre monde » au cinéma Les Variétés. Le but est de partager une réflexion sur les écritures innovantes en anthropologie avec des scientifiques, des artistes et le public. La table-ronde sera animée par Dorothée Dussy (Centre Norbert Elias).

Intervenants

Laetitia Merli, anthropologue et réalisatrice de films documentaires, directrice du festival de films documentaires « Mondes en images ».
Boris Pétric, anthropologue au CNRS et réalisateur de films documentaires, directeur du Centre Norbert Elias.
Pascal Cesaro, enseignant en Arts et nouvelles Technologies, responsable du mastère Professionnel « Métiers du film documentaire » à Aix-Marseille Université.
Pierre Fournier, professeur de sociologie à Aix-Marseille Université, spécialiste des industries à risques (chimie, pharmacie, énergie), de leurs territoires, et de la stratification sociale (travail, résidence, générations).
Éléonore Armanet, anthropologue, enseignante en anthropologie visuelle à Aix-Marseille Université.

Informations pratiques
25 mars 2016, 15h00-18h00
Cinéma Les Variétés, Marseille

Projection : Aujourd’hui les chamanes, 2 février 2016

Aujourd’hui les Chamanes

Diffusion du film documentaire Aujourd’hui les chamanes (2015) de Laetitia Merli, suivie d’une discussion avec la réalisatrice.
Ce film propose une immersion au cœur du chamanisme, dans les festivals, les célébrations, et invite le spectateur à vivre une expérience de l’intérieur en se laissant embarquer au rythme des tambours et des chants. Laetitia Merli a d’abord étudié le chamanisme en Mongolie et Sibérie, avant de se plonger dans le mouvement en France qu’elle a suivi pendant deux ans pour faire ce film.

Laetitia Merli, anthropologue et réalisatrice de documentaires, docteure de l’EHESS et chercheuse correspondante au Centre Norbert Elias.

Informations pratiques
2 février 2016, 16h30
Cinéma Le Miroir, la Vieille Charité, Marseille

Illustration : Image extraite d’Aujourd’hui les chamanes.