Cette dernière journée du séminaire Raconter la geste technique sera la plus exploratoire de l’année par son mélange original d’écritures variées, participatives, dessinées, situées, vivables, toutes à la recherche de nouvelles médiations par l’entremise de dispositifs low-tech et multimodaux. Nous tenterons de redescendre à certains éléments structurels de la communication et à tenter de recomposer ensemble de nouveaux instruments pour la recherche et l’action politique.
Programme
10h30–10h40
Frédéric Joulian (Centre Norbert Elias/EHESS)
Introduction
10h40–11h30
Juliette Nier (graphiste), Elisabetta Spaggiari (comédienne, marionnettiste)
« A propos de ce qui se passe – à propos » : retour sur une performance multimédiatique
Juliette Nier et Elisabetta Spaggiari ont travaillé en 2018 sur un projet de performance à la croisée de la didactique visuelle et du théâtre d’objets. « À propos de ce qui se passe » se veut une tentative d’écriture multimédia. Le premier épisode de ce média fictif et spéculatif, se divisait en 3 actes mettant en parallèle des questions d’écriture et de langage appliquées à des situations de géopolitique contemporaines. Elles reviendront sur ce premier épisode et nous découvriront la suite du projet.
Juliette Nier est graphiste, récemment diplômée de l’ENSAD, où elle a rencontré Elisabetta Spaggiari qui, après un diplôme en Arts visuels et du spectacle à l’IUA de Venise et deux ans de formation à l’école Jacques Lecoq, s’est formée au graphisme.
11h30–12h30
Caroline Darroux (ethnologue, Maison du patrimoine oral de Bourgogne)
Fabrique de rêves : donner parole – tenir parole – prendre parole
Caroline Darroux (ethnologue, directrice scientifique de la Maison du patrimoine oral de Bourgogne et chercheure associée au Centre Georges Chevrier, Univ. Bourgogne) co-construit en 2017-2018 avec le service technique du centre intercommunal d’action sociale de l’Autunois (71) et dix jeunes adultes vivant dans un quartier populaire un dispositif scientifique et culturel visant à ré-équilibrer localement «ce que parler veut dire»: une fabrique de rêves. L’artiste Benjamin Burtin, slameur- réalisateur lui apporte ses solutions techniques et son regard radical. Retour sur cette chaîne opératoire qui s’appuie sur le cheminement politique des militants pour les cultures populaires des années 1970 dans le Morvan et qui le continue, le régénère et le remet en politique dans un contexte où le local et le global se transcendent l’un l’autre. Cette expérimentation cherche à co-créer la matière de nos rêves, et trouver une concrétude commune à ceux qui sont en colère.
12h30–13h00
Discussion animée par Stéphanie Fonveille (Centre Norbert Elias/Aix Marseille Université)
14h00–15h00
Yoann Moreau (anthropologue, École des Mines)
Regarder, écouter, faire, exprimer, transmettre
Yoann Moreau, anthropologue, maitre-assistant au Centre de Recherches sur les Risques et les Crises (Mines ParisTech), est également dramaturge pour la Cie Jours tranquilles (Lausanne-CH). Ses recherches portent sur les catastrophes, sur les modes d’existence en situations extrêmes et sur les façons de déployer des connaissances et des savoir-faire de la déprise. Pour ce faire, ses travaux l’ont conduit à revisiter les cadres dramaturgiques (c’est-à-dire les manières d’agencer la variété des relations de causes à effets) en immersion avec le monde du théâtre, à explorer des formes de transmission et d’intelligences passant par la pratique du trait et de l’image, ou encore à déplacer le contexte de la narration ethnographique vers des formes plus spéculatives et fictionnelle. Au long de tout ces écarts, il cherche un accord avec l’expérience de terrain, une résonnance qui ne se réduit pas à l’information (de prétendus « faits ») et encore moins à l’affirmation péremptoire qui se souhaite indiscutable (du type 2+2=4).
15h00–16h00
Luca Merlini (architecte)
Modérateur : Cyril Isnart (anthropologue, IDEMEC)
Dits et dessins d’architecture
Il existe le dessin sport de glisse : trait coulé et fluide. Il existe aussi le dessin jeu d’échecs : stratégie de conquête de la feuille de papier. Ainsi que le dessin judo dans lequel chaque ligne en fait naître une autre pour ensuite mieux l’esquiver. Mais aussi plus populaire, le dessin pétanque : boum, boum, ricochets et grains de sable. Si pour le sport chacun choisit celui qu’il veut pratiquer, en ce qui concerne le dessin, il n’est pas certain que chacun choisisse son modus operandi. Quoi qu’il en soit, l’emprisonnement semble être le dénominateur commun entre sport et dessin ainsi que son possible aboutissement : il n’est pas inhabituel que traits ou geste en mouvement échappent à son propre auteur.
Né à Mendrisio (Suisse), est architecte diplômé de l’EPF de Zurich. Après avoir collaboré avec Bernard Tschumi à New York et Paris dont il est le chef de projet pour le Parc de la Villette, il ouvre en 1985 son atelier d’architecture à Lausanne et Paris. Souvent primé ou mentionné dans des concours pour des projets combatifs qui marquent un fort engagement théorique, il ne passe véritablement à la réalisation qu’une dizaine d’années plus tard, notamment à travers le projet Ponts-Villes (interface des transports publics au Flon à Lausanne). Comme si construire une démarche avait autant d’importance que construire un bâtiment… Ce passage volontairement obligé à travers concepts et méthodes lui a permis, par la suite, de travailler le projet dans toutes ses échelles, dimensionnelles et programmatiques. Il exerce aujourd’hui dans le cadre de Merlini-Rivier architectes à Lausanne. Depuis 2013, il est aussi Architecte-Conseil de l’État dans le département de Seine-St- Denis (93), territoire confronté à de profondes mutations. Professeur à l’ENSA-Paris-Malaquais et membre du laboratoire de recherche LIAT (laboratoire infrastructures, architecture, territoire).
16h00-17h00
Discussion animée par Aude Fanlo (responsable du département Recherche et enseignement, Mucem)
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Lundi 1er avril 2019 10h30–17h30
La Vieille Charité, Cinéma Le Miroir, Marseille
Entrée gratuite sur inscription à i2mp@mucem.org
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Illustration : Dessin de Luca Merlini à la Villa Noailles – Photo : Frédéric Joulian
Une réponse sur “Gestes, paroles et dessins – 2 (Séminaire “Raconter la geste”), 1er avril 2019”
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